L’éthique de l’industrie de la fourrure
Est-ce éthique de porter de la fourrure ?
Pour répondre à cette question, nous devons prendre du recul et nous demander qu’est-ce qui rend éthique l’utilisation de n’importe quel produit d’origine animale.
Des Recherches ont démontré que la plupart des gens croient que l’utilisation d’animaux est moralement acceptable si les conditions suivantes sont remplies :
- L’existence de l’espèce ne doit pas être menacée.
- Aucune douleur inutile ou cruauté ne doit être infligée.
- L’animal abattu doit servir à des fins importantes.
- L’animal doit être utilisé complètement ou presque.
Allons voir comment l’industrie de la fourrure nord-américaine se mesure lorsqu’elle est jaugée selon ces quatre critères largement acceptés.
1. L’existence de l’espèce ne doit pas être menacée.
Ceci est un argument qui concerne la « conservation » ou « l’utilisation durable ». Autrement dit, il n’y a pas d’avenir dans l’utilisation de ressources qui épuise celles dont nous dépendons pour notre survie.
Environ la moitié des fourrures produites en Amérique du Nord aujourd’hui proviennent de fermes d’élevage ; il n’y a donc aucune menace d’extinction. Les fourrures prélevées dans la nature, cependant, proviennent également de populations abondantes. Les saisons de piégeage réglementées par le gouvernement assurent que seulement une partie de l’excédent que la nature produit chaque année sera utilisé.
Grâce à des réglementations nationales et internationales efficaces, les espèces d’animaux à fourrure qui ont été autre fois épuisées dans de nombreuses régions ont été maintenant restaurées. Les biologistes sont d’ailleurs d’avis que les castors au Canada sont aussi nombreux aujourd’hui que lorsque les Européens ont colonisé l’Amérique du Nord. Les coyotes, les renards et les ratons laveurs sont plus abondants que jamais. Il s’agit d’une véritable réussite environnementale.
En fin de compte, l’industrie de la fourrure moderne, bien réglementée comme elle l’est, satisfait notre premier critère éthique : les fourrures que l’on utilise sont abondantes et la survie des espèces sauvages n’est pas menacée.
Aucune douleur inutile ou cruauté ne doit être infligée à l’animal.
Ceci est l’argument du « bien-être animal ». La plupart d’entre nous conviennent que les humains ont le droit d’utiliser des animaux pour l’alimentation et à d’autres fins, mais seulement si nous leur causons aussi peu de souffrances que possible. L’industrie de la fourrure moderne prend cette responsabilité très au sérieux.
L’Amérique du nord est le leader mondial de la recherche scientifique qui vise à rendre le piégeage aussi humain que possible. Cette recherche a jeté les bases des protocoles scientifiques pour établir les normes ISO, les codes des pratiques de gestion et de bien-être des animaux et l’accord sur les normes de piégeage sans cruauté International. (Voir, en anglais : “Neal Jotham – A Life Dedicated to Humane Trapping”) ’’) Se basant sur cette recherche, les autorités provinciales de la faune déterminent les pièges qui peuvent être utilisés pour chaque espèce.
Dans les fermes d’élevage d’animaux à fourrure, on fournit aux visons et renards une excellente nutrition et des bons soins ; c’est le seul moyen de produire la fourrure de grande qualité qui est nécessaire pour affronter la concurrence sur les marchés internationaux. Aux États-Unis, les fermes sont certifiées par la Fur Commission USA tandis qu’au Canada, les agriculteurs doivent suivre les codes de bonnes pratiques élaborés par le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage.
L’industrie de la fourrure nord-américaine alors satisfait également notre deuxième critère éthique : aucune douleur inutile ou cruauté ne doit être infligée aux animaux à fourrure en Amérique du Nord.
3. Si des animaux sont abattus, ils doivent servir à des fins importantes.
Certains prétendent qu’il n’est pas éthique de tuer des animaux pour leur fourrure parce que « personne n’a besoin d’un manteau de fourrure aujourd’hui ». Mais la fourrure est-elle vraiment un luxe « frivole » ? Les humains ont besoin de vêtements pour survivre et, dans de nombreuses régions, on a besoin de vêtements chauds.
Bien sûr il y a d’autres matériaux qui peuvent nous protéger du froid, mais les meilleurs d’entre eux (le duvet, le cuir, la laine) proviennent aussi d’animaux. Et la plupart des fibres synthétiques (y compris la fausse fourrure) sont dérivées du pétrole, une ressource non renouvelable, dont l’extraction et la transformation comportent des risques environnementaux graves.
Dans de nombreuses régions, les populations d’animaux sauvages sont réduites chaque année pour maintenir des populations saines et stables, préserver l’habitat et protéger les espèces menacées (par exemple l’abattage de prédateurs qui s’attaquent aux oiseaux nichant au sol ou aux œufs de tortues de mer); aussi pour protéger la santé des humains, du bétail et la propriété. Si des animaux à fourrure doivent être abattus pour contrôler les populations, c’est sûrement plus éthique d’utiliser ces animaux que de les gaspiller?
Non moins important, les vêtements de fourrure sont remarquablement durables; ils peuvent se porter « de deuxième main », peuvent être remodelés selon les tendances de la mode et, finalement, ils se biodégradent – des qualités environnementales importantes toutes.
L’industrie de la fourrure moderne répond ainsi à notre troisième critère éthique : les animaux servent à des fins importantes.
4. Si des animaux sont abattus, ils ne doit y avoir qu’un gaspillage minimal.
La plupart des américains du Nord mangent de la viande et donc considèrent généralement que c’est éthique d’utiliser le cuir, un « sous-produit » qui serait autrement gaspillé. L’utilisation de la fourrure, cependant, peut sembler plus problématique si, comme on le suppose souvent, le reste de l’animal n’est pas utilisé.
En effet, de nombreux animaux à fourrure sauvages (castor, rat musqué et autres espèces) fournissent également de la nourriture pour les autochtones et autres personnes, en particulier celles qui habitent les régions nordiques où les bovins et autres animaux d’élevage ne peuvent pas être facilement élevés. Les animaux à fourrure qui ne sont pas consommés par les humains sont retournés dans la brousse où ils sont mangés par les souris, les oiseaux et autres animaux. Rien ne se perd.
Les renards et visons d’élevage sont nourris des restes de notre propre approvisionnement alimentaire : les parties des poulets, porcs, poissons et autres animaux que nous ne mangeons pas et seraient autrement jetées dans les sites d’enfouissement. En plus de la fourrure, le vison d’élevage fournit de l’huile pour les cosmétiques et pour la conservation du cuir. Leur fumier, leur litière de paille souillée et les carcasses sont compostés pour produire des engrais organiques afin d’enrichir le sol et produire plus de nourriture, complétant ainsi le cycle des éléments nutritifs agricoles. Des biocarburants produits à partir des carcasses de vison servent maintenant comme carburant pour les autobus d’Aarhus, au Danemark, le plus grand producteur de vison d’élevage au monde. Des projets similaires sont en train d’être testés en Amérique du Nord.
Au bout de compte, l’industrie de la fourrure moderne répond à notre quatrième critère éthique : il n’y a qu’un gaspillage minimal des animaux utilisés.
Le choix est vôtre !
En résumé, l’industrie de la fourrure moderne en Amérique du Nord répond à tous les quatre critères qui déterminent l’utilisation éthique des animaux… Bien sûr, cela ne veut pas dire que tout le monde est obligé de porter de la fourrure. Chacun doit prendre cette décision pour lui-même. Des sondages d’opinion ont confirmé qu’environ 80 % des nord-américains sont d’accord que « porter de la fourrure devrait être une question de choix personnel ».