Techniques d’apprêtage de la fourrure

L’APPRÊTAGE OU LE “TANNAGE” DE LA FOURRURE

La première étape de l’apprêtage de la fourrure est le tannage du côté cuir de la peau, afin que celle-ci reste souple et malléable pendant de nombreuses années sans se détériorer.  Cela s’appelle « apprêter » la peau de fourrure.  Des techniciens expérimentés utilisent une lame tournante pour gratter le gras et l’excès de peau, ce qui la rend plus légère et plus souple.  Les peaux sont ensuite trempées dans une solution de tannage.

À la différence du tannage du cuir, où le but est de retirer complètement les poils des deux côtés de la peau, les solutions de tannage utilisées pour les peaux de fourrure doivent être assez douces pour protéger les follicules pileux tout en préservant la peau et augmentant la beauté naturelle de la fourrure.

Les principaux produits chimiques utilisés pour « apprêter» les fourrures sont le sel de table, l’eau, les sels d’alun, le carbonate de sodium, la sciure, l’amidon de maïs, la lanoline et d’autres ingrédients naturels.

Des acides doux (comme l’acide acétique, qui est du vinaigre) à activer le processus de tannage. Mais les contrôles environnementaux  modernes assurent qu’il n’y ait aucun effluent nuisible. L’excès de graisse est écrémé et les niveaux de pH sont obligatoirement neutralisés avant que les eaux usées soient libérées de la cuve de tannage.

Une fois que les peaux sont enlevées des cuves de tannage, des huiles naturelles (huile végétale, lanoline) sont ajoutées du côté cuir de la peau, pour l’assouplir.  Les peaux sont alors placées dans des grands tonneaux tournants avec de la sciure de bois pour enlever l’excès de graisse et ramollir davantage les peaux.

Une fois « l’apprêtage » terminé, les fourrures sont souples et flexibles et la beauté naturelle de la fourrure préservée pendant des décennies.

Dans la confection  traditionnelle de manteaux de fourrure, les peaux seraient maintenant prêtes pour la fabrication.  Encore aujourd’hui elles sont souvent utilisées après cette étape, mais beaucoup de peaux sont « éjarrées », et rasées, teintes ou traitées par d’autres procédés techniques et créatifs pour accroître leur beauté et qualités naturelles.

ÉJARRAGE ET RASAGE

Toutes les vraies fourrures ont deux genres de poils. Ceux que l’on voit habituellement sont les « poils de garde » — des poils longs et relativement épais qui protègent les animaux des branches et autres dangers naturels. La plus grande partie de la chaleur que la fourrure procure est cependant fournie par le « duvet », c’est-à-dire, les sous-poils doux et denses qui agissent comme isolant pour l’animal.

Afin d’offrir des vêtements de fourrure plus doux, plus légers et moins encombrants sans sacrifier pour autant une partie de la chaleur qu’ils procurent, les peaux sont parfois éjarrées (ou « épilées ») en utilisant des techniques artisanales spéciales. Le « duvet » sous-jacent peut alors être rasé à une  hauteur uniforme, produisant ainsi un effet doux, riche et velouté. Les apprêteurs et les fabricants de fourrures de l’Amérique du Nord sont reconnus depuis longtemps dans le monde entier comme les meilleurs producteurs de peaux et de vêtements de castor rasés, et cette technique est maintenant également utilisée pour le vison, rat musqué, loutre, raton laveur et autres fourrures.

TEINDRE LA FOURRURE

Parce que les fourrures sont disponibles dans une gamme extraordinaire de couleurs naturelles, seule une faible proportion des  peaux de fourrure est teinte. Ces dernières années, cependant, les fourrures colorées ont gagné en popularité parmi les créateurs de mode et les consommateurs. Les colorants utilisés dans l’industrie de la fourrure – tout comme les produits pour apprêter les peaux – doivent être suffisamment doux pour ne pas endommager la fourrure ou abimer les follicules pileux.

AUTRES TECHNIQUES

Une gamme de nouvelles techniques d’apprêtage et d’embellissement de la fourrure permettent aujourd’hui de produire des fourrures qui sont légères, davantage souples et confortables, et plus belles que jamais.

La fourrure peut maintenant être mariée au cuir ou à d’autres matières mode. Le revers de la peau de fourrure peut-être être traité comme du cuir ou du daim (traitement « double face ») produisant ainsi un vêtement réversible. En plus des techniques traditionnelles d’éjarrage et de rasage, la  fourrure peut être rainurée, sculptée au laser, imprimée ou tricotée. Les techniques d’intarsia, qui consistent à assembler de petites pièces de fourrure colorée de façon à former un dessin, tel un vitrail, produisent ce que l’on peut décrire comme de  « l’art à porter ».

Nous sommes loin du traditionnel manteau de fourrure. Des techniques innovantes d’apprêtage, de teinture et de texturation inspirent aujourd’hui le designer et lui permettent de commencer le processus créatif avant même qu’il ait conçu un style spécifique.

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